La patience des prophètes
La patience est une lumière !
Parmi les vertus qui constituent la parure du musulman, on compte la patience et l´endurance à supporter les incommodités des autres pour l´amour d'Allah. La patience est la contrainte de l´âme à accepter ce qui lui répugne et à supporter avec stoïcisme le mal qui l´atteint.
Le musulman se contraint à accomplir les actes de dévotion qui le rebutent. Il s'y résigne fermement. Il se retient de commettre des péchés ou de les aborder, si ardent soit son désir de les commettre.
Dans les épreuves, il se contient sans s´alarmer ni s´irriter, car, disent les penseurs, s´alarmer pour un mal déjà passé est une calamité. S´emporter contre l´arrêt divin est une injure à Allah, l´UNIQUE et le TOUT-PUISSANT.
Dans les épreuves, le musulman est réconforté par le souvenir d'Allah et de la grande récompense accordée en prix de sa dévotion. Il est stimulé aussi par la crainte des menaces terribles lancées contre ceux qu'Allah déteste et qui Lui désobéissent.
Il a présent à l´esprit également, que rien n´arrête les cours des desseins divins, que ses décrets sont équitables et irrévocables, que l´on se montre résigné ou non. Il sait que sa résignation lui procure récompense et que son emportement n´engendre que péchés. La résignation est une vertu qu´on peut acquérir à force d´entraînement. Mais le musulman qui a besoin de son Dieu, l´implore de la lui accorder et essaie de la raffermir en lui en se souvenant des exhortations et des promesses de récompenses faites aux gens stoïques, tels que ces versets :
{Ô vous les Croyants ! Soyez constants. Rivalisez de constance ! Soyez fermes et craignez Allah. Ainsi atteindriez-vous à la félicité. } [Sourate 3 – La famille d´Imran – Verset 200]
{Réconfortez-vous par la patience et la prière.} [Sourate 2 – La Vache – Verset 45]
{Sois patient ! Allah t´y aidera} [Sourate 16 - L´Abeille – Verset 127]
{Endure patiemment ce qui peut t´atteindre. Tout cela est le propre d´une âme résolue} [Sourate 31 – Loqman – Verset 17]
{Annonce une heureuse issue aux patients, à ceux qui, frappés d´un malheur disent : « Nous appartenons à Allah et à Lui nous ferons retour ! » Ceux-là obtiendront miséricorde et bénédiction de leur Seigneur. Ils auront suivi le droit chemin. } [Sourate 2 – La Vache – Verset 156]
{Ceux qui auront persévéré dans notre voie seront rémunérés compte tenu de leurs meilleures actions.} [Sourate 16 – Les Abeilles – Verset 96]
{Nous avons fait d´eux, des chefs qui guidaient les hommes selon nos ordres, cela pour avoir su persévérer dans notre voie et avoir cru fermement en nos signes.} [Sourate 32 – L´Adoration – Verset 24]
{Ceux qui sont constants seront dignement rémunérés au-delà de toute mesure !} [Sourate 39 – Les Groupes – Verset 10]
Le Prophète (que la paix soit sur lui) a dit aussi : « La patience est une lumière ! (Un guide éclairé). » [Rapporté par Moslim]
Il dit également : « Celui qui veut être chaste, Allah l´aidera. Celui qui cherche à se passer de ce que possèdent les autres, Allah l´enrichira. Celui qui veut être patient Allah viendra à son secours. Aucun n´a eu un don plus fécond que la patience. » [Rapporté par Boukhari]
Le Prophète (que la paix soit sur lui) a dit : « C´est étonnant ! Tout ce qui arrive au croyant lui est favorable. Aucun autre n´a ce privilège : si un bien lui parvient, il remercie Allah et c´est un bien pour lui ; si un mal lui parvient, il se résigne et c´est bénéfique pour lui. » [Rapporté par Mouslim]
Une fille du Prophète (que la paix soit sur lui) lui dépêcha une personne pour le prier de venir voir son enfant agonisant. Le Prophète lui envoya dire : « transmets-lui mon salam et dis-lui : Tout appartient à Allah, ce qu´Il donne et ce qu´Il reprend. Pour toute chose est fixé un terme. Qu´elle se résigne et en demande à Allah la récompense » [Rapporté par Boukhari] La mère croyait que la présence du Prophète soulagerait l´enfant, autrement le Prophète ne refuse rien quand on le sollicite pour tout ce qui est dans ses possibilités.
Dans un hadith à thème divin, Allah dit : « Quand Je frappe Mon serviteur de cécité et qu´il se soumet à Mon arrêt, Je lui accorde en échange le Paradis ! » [Rapporté par Boukhari]
La valeur de la rétribution est proportionnelle à l´épreuve. Quand Allah veut du bien à des gens, Il les met à l´épreuve. Celui qui se résigne aura la satisfaction du Seigneur, mais celui qui s´emporte encourt Sa colère.
L´adversité ne cesse de s´abattre sur le croyant : atteignant sa personne, ses enfants et ses biens, si bien qu´il comparaîtra devant Allah sans aucun péché.
Quant à supporter le mal, c´est aussi de la résignation, mais plus pénible à supporter. C´est le symbole des véridiques et des saints. Son sens réel, c´est être persécuté pour la cause d'Allah et supporter la souffrance sans rendre le mal pour le mal, sans se venger ni se soucier de sa personne tant que cela est fait pour l´amour d'Allah et en quête de Son *******ement.
Dans cette endurance, on garde à l’esprit comme exemple les Prophètes et les vertueux. Rares sont ceux qui parmi eux, n'ont pas été malmenés et persécutés pour la cause de Dieu. Ibn Mass’oud disait : « J'ai toujours présent devant moi ce spectacle poignant, celui du prophète Mohammed, à l'instar des anciens Messagers, battu par son Peuple, ensanglanté, essuyant le sang sur son visage en disant : Seigneur ! Pardonne à mon peuple, car il agit par ignorance. » (Boukhari et Muslim).
Ce n'est là qu'un exemple de l'endurance du Prophète. En voici encore un autre :
Un jour il distribua des biens. Un Bédouin dit : « Ce partage est inéquitable ! » Cette critique parvint jusqu'au Prophète. Son visage s'empourpra, mais il finit par dire :
« Que Dieu fasse miséricorde à mon frère Moïse ! Il fut tout autrement offensé, mais il se montra plus endurant ! » (Boukhari et Muslim)
Un jour il distribua des biens. Un Bédouin dit : « Ce partage est inéquitable ! » Cette critique parvint jusqu'au Prophète. Son visage s'empourpra, mais il finit par dire :
« Que Dieu fasse miséricorde à mon frère Moïse ! Il fut tout autrement offensé, mais il se montra plus endurant ! » (Boukhari et Muslim)
Khabab raconte ce qui suit : Nous nous sommes plaints au Prophète. Il était accoudé à l'ombre de la Kaaba [...]. Nous lui dîmes : N'implores-tu pas Dieu pour nous faire triompher de nos persécuteurs, ne Le pries-tu pas pour nous ? Il nous répondit : « Auparavant, on prenait l'homme, on lui creusait une fosse, on l'y mettait, puis, au moyen d'une scie placée sur la tête, on le coupait en deux. Avec des peignes en fer on lui arrachait la chair à même les os. Tout cela ne lui faisait pas renier sa foi. » (Boukhari)
Le Coran nous a rapporté les récits des prophètes et leurs réponses aux peuples qui les tourmentaient, on y lit : « Comment ne pas nous remettre à Dieu,
Lui qui nous a guidés vers des voies sûres pour notre salut ?
Aussi sommes-nous fermement résolus à supporter vos outrages.
Dieu est le meilleur soutien de ceux qui se fient à Lui. » (Coran, S.14- Abraham, v.12)
Lui qui nous a guidés vers des voies sûres pour notre salut ?
Aussi sommes-nous fermement résolus à supporter vos outrages.
Dieu est le meilleur soutien de ceux qui se fient à Lui. » (Coran, S.14- Abraham, v.12)
Les compagnons du Prophète disaient : « Nous n'estimions pas complète la foi de l'homme, tant qu'il ne faisait pas preuve d'endurance dans l'adversité. »
Guidé par ces exemples vivants de patience et d'endurance, le musulman est toujours patient et endurant, espérant la récompense divine : il ne se plaint pas, ne s'emporte pas, ne riposte pas au mal par le mal, mais il le repousse par la bonté, il excuse, endure et pardonne. Dieu dit : « Celui qui est patient et sait pardonner témoigne d'une heureuse maîtrise de lui-même. » (Coran, S. 42- La Délibération, v. 43).